Né en 1967, d’origine alsacienne, Christophe Chabouté publie en 1993 ses premières planches chez Vents d’Ouest dans les Récits, un album collectif sur Arthur Rimbaud. En 1998, il réalise Sorcières au Téméraire et Quelques jours d’été chez Paquet, album primés à Angoulême où il décroche l’Alph’ Art Coup de Coeur. Avec Zoé paru en 1999 chez Vents d’Ouest, Chabouté prouve que son talent a atteint sa pleine maturité. Ce qu’il démontre avec encore plus d’évidence dans Pleine Lune, qui a reçu le prix Extrapole 2001, le prix de la ville de Limoges, celui du meilleur scénario à Chambéry et deux nominations à Angoulême 2001. En 2001, il réédite Sorcières chez Vents d’Ouest, dont la moitié des nouvelles qui le composent sont inédites. Il publie la même année Un Îlot de Bonheur chez Paquet, album récompensé par une mention spéciale du jury oecuménique de la BD à Angoulême 2002. En 2002 il publie La Bête dans la collection Intégra et Purgatoire, en couleurs, pour la collection Equinoxe de Vents d’Ouest. En 2006, paraît Landru, suivi par Construire un Feu en 2007, adapté d’une nouvelle de Jack London. Toujours chez Vents d’ouest, il signe : Tout seul en 2008, Terre Neuvas en 2009, Fables Amères en 2010, Les Princesses aussi vont au petit coin en 2011 et Un peu de bois et d’acier en 2012. En 2014, il entreprend d’adapter en bande dessinée le monument littéraire d’Herman Melville : Moby Dick. Christophe Chabouté vit aujourd’hui sur l’île d’Oléron. Il remplit ses cases avec une maîtrise du silence que l’on pensait perdue depuis la mort d’Hugo Pratt et de Didier Comès. Jamais satisfait de son travail, l’artiste cherche l’émotion pure au fond de l’encrier. Il excelle dans cette discipline honnie de la plupart de ses confrères : l’encrage. Son esprit ne connaît pas l’angoisse de la tache d’encre parce que les accidents lui ouvrent de nouvelles pistes graphiques, l’aide à dépasser les codes. Christophe Chabouté travaille dans la sincérité et l’émotion pure, à l’économie de moyens. Il ne fait jamais de surenchère dans l‘image, qu’il s’attaque au monstre Landru, ou à celui d’Herman Melville, Moby Dick. Ce créateur solitaire aime regarder le monde autrement pour sortir le regard de ses habitudes et détourner les clichés du dessin. |